Le Japon
L’article 20 de la Constitution japonaise pose
un principe proche du concept de laïcité.
Cette
constitution découle directement de la défaite
japonaise de 1945. Promulguée le 3 novembre 1946,
elle est entrée en vigueur le 3 mai 1947. L'article
20 est ainsi rédigé : « La
liberté de religion est garantie à tous.
Aucune organisation religieuse ne peut recevoir de privilèges
quelconques de l'État, pas plus qu'elle ne peut
exercer une autorité politique. Nul ne peut être
contraint de prendre part à un acte, service,
rite ou cérémonial religieux ».
En effet, en 1946, au terme de leur victoire inconditionnelle,
les Alliés ont contraint le Japon à supprimer
toute référence constitutionnelle à
la religion d'État qu'était le shintoïsme,
ainsi qu'au culte rendu à l'Epereur du Japon..
Malgré la prégnance d'une religion historique,
le shintoïsme, largement vécue comme nationale,
une laïcité s'est établie, permettant,
du fait de la liberté de conscience et d'expression
acquise, le développement d'autres religions
importées telles le bouddhisme, le protestantisme
et le catholicisme.
Nous citerons un seul exemple de cette application
de la laïcité au Japon : la Cour suprême,
se fondant tant sur la lettre que sur l'esprit des texte,
a jugé inconstitutionnels des dons accordés
par une préfecture à un sanctuaire shintoïste
et à un temple. La Cour a rappelé, en
tenant compte de l’imprégnation historique
de certaines religions dans la vie sociale, que les
relations entre l’État et la religion devaient
être interdites quand elles dépassent les
limites de l’acceptable sur le plan social et
culturel.
La Constitution japonaise (en français) : http://mjp.univ-perp.fr/constit/jp1946.htm
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