Comprendre> Les laïcités dans le monde (Dossier Octobre 2005)
 
 

Le Japon

L’article 20 de la Constitution japonaise pose un principe proche du concept de laïcité.

Cette constitution découle directement de la défaite japonaise de 1945. Promulguée le 3 novembre 1946, elle est entrée en vigueur le 3 mai 1947. L'article 20 est ainsi rédigé : « La liberté de religion est garantie à tous. Aucune organisation religieuse ne peut recevoir de privilèges quelconques de l'État, pas plus qu'elle ne peut exercer une autorité politique. Nul ne peut être contraint de prendre part à un acte, service, rite ou cérémonial religieux ».
En effet, en 1946, au terme de leur victoire inconditionnelle, les Alliés ont contraint le Japon à supprimer toute référence constitutionnelle à la religion d'État qu'était le shintoïsme, ainsi qu'au culte rendu à l'Epereur du Japon..

Malgré la prégnance d'une religion historique, le shintoïsme, largement vécue comme nationale, une laïcité s'est établie, permettant, du fait de la liberté de conscience et d'expression acquise, le développement d'autres religions importées telles le bouddhisme, le protestantisme et le catholicisme.

Nous citerons un seul exemple de cette application de la laïcité au Japon : la Cour suprême, se fondant tant sur la lettre que sur l'esprit des texte, a jugé inconstitutionnels des dons accordés par une préfecture à un sanctuaire shintoïste et à un temple. La Cour a rappelé, en tenant compte de l’imprégnation historique de certaines religions dans la vie sociale, que les relations entre l’État et la religion devaient être interdites quand elles dépassent les limites de l’acceptable sur le plan social et culturel.

La Constitution japonaise (en français) : http://mjp.univ-perp.fr/constit/jp1946.htm

 
 
Dossier établi par Mademoiselle Aurore RUBIO, étudiante en troisième cycle de Droit et d'Histoire.