Chiisme (ou shiisme) |
Au début (VIIème siècle),
il s'agissait d'un mouvement politique « légitimiste »
lié à la succession de Mahomet, le « Parti
d'Ali » (chiat Ali)
Puis ce mouvement connut des subdivisions, et fut essentiellement
assimilé à l'Iran actuel.
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// Pour les chiites, le califat, héréditaire,
revient de droit aux descendants de Mahomet. Celui-ci aurait
désigné pour successeur son cousin et gendre
Ali. |
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// Quatrième Calife musulman (656-661) et premier
immam chiite, Ali est finalement défait et assassiné
par des opposants. |
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// Ses deux fils prirent sa succession, mais furent également
assassinés. |
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// Le « martyre » de Hussein, second
fils de Ali, est à l'origine d'un véritable
culte, paré d'une dimension messianique où le
don de soi permet le salut du monde. |
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// Chez les chiites, un clergé se met en place, dirigé
par des mollahs et des imams, véritables intercesseurs
entre les hommes et Dieu (ce qui n'existe pas chez les sunnites).
La place des imams est centrale pour le chiisme, puisque ceux-ci
continuent le cycle des prophètes qui, pour les sunnites,
est clos avec Mahomet. |
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// Le chiisme forme pour certains une véritable « religion
à part entière », notamment en raison
des spécificités propres à la culture
iranienne et aux croyances et superstitions qui lui sont propres. |
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// Le chiisme représente 10 % des musulmans
du monde. |
Le chiisme est divisé en 3 grands
courants, parfois sensiblement différents les
uns des autres. Les divisions dans le chiisme tiennent non seulement
à la définition de la lignée des imams, mais
aussi à leur rôle :
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// Pour les chiites Duodécimains
ou imamites (iraniens, chiites irakiens et libanais),
douze imams se sont succédé tenant leur
pouvoir de Dieu. Le dernier, Mohamed, mort en 874, s'est « retiré »
et reviendra sous le nom de Mahdi (« Celui qui
est bien guidé ») pour instaurer un règne
de justice et de vérité.
On rejoint là le thème majeur du Jugement Dernier
annoncé par le Messie, dans les religions juive et
chrétienne. |
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// Les zaydites ne reconnaissent
que cinq imams, dont la désignation tient surtout
à leurs qualités personnelles ; ils rejettent
le dogme de l'imam caché. Plusieurs dynasties zaydites
ont régné dans l'histoire, en particulier au
Yémen, à Sanaa, de 1592 à 1962. |
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// Les Ismaéliens ou « Septimaniens »
limitent à sept le nombre des Imams légitimes.
Leur chef religieux est l'Aga Khan. Ils se subdivisent en
plusieurs groupes dissidents et sectes :
- Les Nizarites, que l'histoire
connaît mieux sous le nom de la secte des Assassins,
forment une branche du chiisme ismaélien. (Voir définition)
- Les Alaouites (ou noseïris) :
ont intégré diverses croyances provenant d'autres
religions (Christianisme et Hindouisme). Plus d'1,5 millions
de Syriens sont Alaouites (environ 10 % de la population,
dont la famille Assad, au pouvoir depuis les années
70).
- Les Druzes (Syrie, Liban, Israël)
sont également issus de la branche ismaélienne
du chiisme mais en sont si éloignés que beaucoup
ne les considèrent plus comme des chiites ni même
parfois comme des musulmans. |
Pour en savoir plus sur le Chiisme :
- Lire l'article « chiisme »
du Dictionnaire de civilisation musulmane, de Yves Thoraval (Ed.
Larousse)
- Une page du site Medea
(Agence Europe - Agence internationale d'information) donnant de
nombreux détails sur la signification et les différentes
branches du chiisme
- Ne pas ignorer le livre de René Kalisky, « L'Islam,
origine et essor du monde arabe », aux éditions
Marabout Histoire |
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